Fight Club

De: David Fincher

Avec: Edward Norton, Brad Pitt, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Jared Leto

Année: 1999

Pays : Etats-Unis, Allemagne

Genre: Thriller, Drame

Scénario: Jim Huls, d’après le roman de Chuck Palahniuk

Résumé :

Jack ne souhaite qu’une chose: s’évader de son quotidien monotone. Très vite, il rencontre Tyler Durden, un vendeur de savon charismatique à la philosophie tordue et anarchiste. Ensemble, ils décident de créer un club de combat clandestin dont les règles s’établissent partout dans le monde. Règle n°1 : ne pas parler du Fight Club. Règle n°2 : ne pas parler du Fight Club.

Avis :

Cette adaptation du roman éponyme de Chuck Palahniuk (Choke, Peste, …) ne laisse personne indifférent. Encensé par certains, conspué par d’autres, on peut dire que Fight Club divise : soit on adore, soit on déteste. Si le succès du film fut mitigé lors de sa sortie en salle il y a 15 ans, on peut dire qu’il a depuis gagné ses galons de film culte. À l’occasion de son quinzième anniversaire, transgressons la première règle du Fight Club et parlons de ce film qui n’a laissé personne indemne.

D’entrée de jeu, la mise en scène surprend. A la fois énergique, foutraque, inventive et drôle: à l’époque, on n’avait jamais vu ça ! Le contexte nous est présenté par le héros principal, Jack (Edward Norton). On nous présente un jeune homme victime complète de la société de consommation, qui a un besoin compulsif d’être « le plus complet possible ». Mais sa rencontre avec Tyler Durden va lui ouvrir les yeux sur ce qu’il savait pourtant déjà.

Si le film plait tant, c’est avant tout grâce au trio d’acteurs charismatiques que sont Helena Bonham Carter (Big Fish, Sweeney Todd, …), Edward Norton (American History X, La 25^ème Heure, …), impressionnant de justesse et de folie (la fameuse scène dans le bureau du patron), mais aussi et surtout Brad Pitt (Seven, Inglorious Basterds, …) à qui le réalisateur offre le meilleur rôle de sa carrière. Epoustouflant de justesse et d’autodérision, Brad Pitt semble s’amuser comme un petit fou à démonter pierre par pierre la société de consommation à laquelle il appartient pourtant bel et bien. Le tout sous la houlette de David Fincher (Seven, Zodiac, …) avec qui l’on est rarement déçu.

Que dire également des dialogues ? De véritables punchlines qu’on nous jette à la gueule tout au long du métrage ! Ça va de la satire virulente contre la société de consommation (« on est des consommateurs. On est des sous-produits d’un mode de vie devenu une obsession »), contre la publicité (« La pub nous fait courir après des voitures et des fringues, on fait des boulots qu’on déteste pour se payer des merdes qui nous servent à rien ! ») ou encore l’importance du regard des autres (« Je plaignais sincèrement les garçons qui s’entassaient dans les salles de gym pour essayer de ressembler à ce que Calvin Klein ou Tommy Hilfiger leur disaient d’être! »)

Certains reprochent au film de prôner l’anarchisme (« Cette histoire de développement durable, c’est de la connerie, on est déjà foutu ; c’est comme si on exigeait à un cancéreux en phase terminale d’arrêter de fumer sur son lit de mort ») mais, selon moi, le film ne véhicule absolument pas ce message. Si la critique acerbe de la société en générale y est par contre bien présente, à aucun moment on ne glorifie le nihilisme des principaux protagonistes. Fight Club n’est pas un pamphlet antisocial. Ce film a pour mérite de nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure.

Et que dire du twist final ? Sans vouloir spoiler ceux qui ne l’auraient pas encore vu (honte à vous), mais il s’agit d’un des twist ending les plus inattendus et les mieux mis en scène vu sur grand écran. Ce final n’en est pas vraiment un car il reste après une bonne trentaine de minutes de film et le talent de Fincher réussi à nous tenir en haleine malgré tout ! Grandiose !

S’il fut conspué, traité de machiste, nihiliste ou encore fasciste lors de sa sortie, Fight Club a depuis glané (justement) l’étiquette de film culte pour toute une génération. Un film impressionnant de folie, de mise en scène, très bien écrit de surcroit et magistralement interprété. Si vous ne l’avez toujours pas vu, n’hésitez plus. Un film coup de poing dans tous les sens du terme qui vous laissera KO à la première vision. Un film ludique et intemporel qui mérite plusieurs visionnages pour en déceler les multiples subtilités.

Note : 20/20

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Par Trasher