mars 19, 2024

Terror Hospital

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De : Anthony C. Ferrante

Avec Trish Coren, Rachel Harland, Jilon Ghai

Année : 2005

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Le soir d’Halloween, un groupe de quatre jeunes gens se rendent dans l’hôpital psychiatrique désaffecté de leur ville. Un pote à eux a préparé des surprises pour leur foutre la trouille de leur vie. Malheureusement, l’hôpital semble vraiment hanté et le cauchemar ne fait que commencer.

Avis :

L’hôpital est un lieu fantasmé par beaucoup de réalisateurs et de scénaristes. Les films d’horreur comportant un lieu tel qu’un hôpital désaffecté sont nombreux et il faut vraiment avoir du talent pour se démarquer des autres productions du genre. Le problème, c’est que la facilité pour trouver un tel lieu donne naissance à des navets insupportables et à des films de seconde zone sortant à peine en DVD de par nos contrées. Alors Terror Hospital s’en sort-il avec les honneurs ? Nanti d’un scénario basique et d’un budget ridicule, on peut craindre le pire pour nos petits yeux et pour notre patience. Quand on sait aussi que le film date de 2005 et qu’il ne sort qu’en 2010 chez nous, on peut vraiment être inquiet ! Alors quel est le verdict ? Film sympathique ou gentil navet ? Enlevons ces planches bloquant l’accès à l’hôpital et pénétrons dans ce lieu lugubre.

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La prochaine fois que tu éternues et saignes du nez en même temps, mets ta main devant…

Le cinéma d’horreur est le genre le plus inventif de tout le cinéma. On peut lire des scénarios loufoques, improbables, dégueulasses, politiquement incorrect et parfois délirants, c’est d’ailleurs ce qui fait le succès du cinéma de genre, proposant une bulle d’air dans le sillon des drames français. Seulement, très souvent, le cinéma d’horreur fonce dans la facilité et propose des histoires d’une banalité affligeante, tenant sur l’emballage d’un Apéricube. C’est le cas avec Terror Hospital, originellement intitulé Boo (ça en jette un titre comme ça !) où la bêtise du scénario côtoie la facilité narrative. En gros, on va suivre quatre clampins qui vont se rendre dans un hôpital psychiatrique désaffecté où l’un de leur pote a préparé des pièges. Seulement, l’hôpital est réellement hanté et, nouveauté scénaristique, le fantôme pas gentil peut prendre possession des corps. Basant son histoire sur le passé de l’hôpital (déjà vu maintes fois, comme dans Fragile ou Dark Floors par exemple), le film s’enlise dans une histoire de possession, de glauquerie grandguignolesque et de twist bien moisi. Alors c’est vrai que l’on est devant un film à budget réduit, n’ayant pour but que de divertir un public assoiffé de sensations fortes, mais franchement, c’est plutôt raté et mal foutu. Surtout que l’on devine tout très rapidement. Et comment croire une seule seconde au flic ancienne star du cinéma afro et du type qui recherche sa sœur dans cet hôpital alors qu’il n’a aucune trace d’elle. D’ailleurs, cette dernière histoire, s’emmêlant dans le première sent bon le raccord facile pour rajouter quelques minutes et n’est pas crédible du tout.

Si le film s’avère très décevant d’un point de vue du scénario, il n’en est pas de même avec l’ambiance générale qui se dégage du métrage. Sans pour autant être fantastique et propre, le film propose une ambiance asse malsaine et un hôpital bien craspec. Parlons tout d’abord des décors, qui restent sombres, avec des murs bien dégoulinants et une lumière jaune assez tamisée suscitant quelque chose de vieux et de chaud. D’un point de vue purement matériel, c’est assez maîtrisé de la part de Ferrante. Malheureusement, le scénario va déstructurer l’ambiance avec des flashbacks inutiles, mal foutus et qui n’apporte rien à l’histoire, sinon une volonté de faire dans le pathos pour proposer un méchant encore plus méchant. Les apparitions de ces flashbacks, décontextualisées du métrage sont du plus mauvais effet, affichant un blanc épuré, en total contradiction avec la volonté du film de faire dans le sale. Heartless, pour faire une comparaison va plutôt jouer sur des apparitions en milieu familier ou dégueulasse, donnant un aspect encore plus dépressif à l‘ensemble. On retrouve cela dans les Silent Hill aussi, alors pourquoi afficher une différence entre réalité et flashbacks, on n’est pas débile tout de même. Enfin, si le mystère entourant le fameux placard est plutôt bien mené, la résolution est hors contexte et hors sujet complet. Bref, si des morceaux d’ambiance sont plutôt bien fichus, il reste cependant trop d’imperfections pour satisfaire le spectateur.

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Que vient faire cette gosse au milieu des psychopathes pédophiles ? C’est se tirer une balle dans le pied pour la guérison non ?

Au rayon des acteurs, c’est le néant abyssal. C’est bien simple, on a dû les recruter chez pôle emploi, parce que là, ça frise le ridicule. Commençons par le commencement et donc par notre bande de joyeux débiles. On a la blonde de service qui a un passé tumultueux avec la mort de sa mère et qui est en fait l’héroïne du métrage. Ensuite, on a son copain blond mais qui est con comme un manche à balai. Puis on a la salope brune qui se tape le copain de la blonde et qui profite des mecs. Enfin, on a le débile qui se fait prendre pour un con par la salope brune qui se tape en fait le blond copain de la blonde qui est l’héroïne de l’histoire. C’est bon, j’ai perdu personne ? Bref, c’est de la caricature à fond et les acteurs doivent se démerder avec cela. On ne ressentira aucun attachement aux personnages et les acteurs ne donneront un petit plus qui permettrait un lien quelconque. A côté de ça, on a le flic black, héros d’une ancienne série Z avec des vampires afros, un type aux cheveux longs qui souhaite retrouver sa sœur dans l’hôpital mais on ne sait pas pourquoi elle est là, et bien évidemment, c’est la seule en vie ! Enfin, on a le fantôme revanchard avec une tête de serpillière qui fait autant peur qu’un papillon de nuit. Bref, tout ce petit monde essaye de jouer correctement, mais c’est un calvaire, avec une version française à chier. Mais le pire dans tout ça, ce sont les réactions des personnages face au fantôme. Je veux dire, quand le fantôme te poursuit et que tu sais que le flingue peut le tuer, et que devant toi tu as une barricade de chaises et de meubles, tu tires, tu n’essayes pas de déblayer la route pour passer. Pathétique.

Néanmoins, et il faut accorder cela au réalisateur, les plans gores sont relativement bien fait et demeure ce qui se fait de mieux dans le métrage. On pourra toujours reprocher que le film fait dans la surenchère de trash, mais pour une fois, dans un film de fantômes, on a droit à du gore. Alors on va voir des membres épars dans une petite chambre, des cadavres bien dégueulasses, des corps qui se décomposent avec une jolie mélasse oscillant entre le rouge et le orange, ou encore un cadavre de chien qui remue et qui se fait exploser la tête. Sans pour autant être nécessaire, ces effets ont pour conséquence de maintenir le spectateur éveillé et montrer que les fantômes de l’hôpital ont une faiblesse. En effet, s’ils peuvent posséder des corps, ces derniers pourrissent plus vite et cela représente un danger pour les survivants. Les effets spéciaux restent corrects, malgré des fantômes pour toujours hyper bien incrustés, mais on sent que le budget est partie dans les effets bien sales. La fin reste d’une banalité affligeante, reprenant le thème de la paranoïa et de la peur de l’autre, dans un jeu d’acteur méphitique, et on devine rapidement le twist final qui reste vraiment nauséabond. C’est d’ailleurs dommage, car il y avait vraiment matière à faire avec ce film et ces décors.

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Allo reur ? Ici Trouille ! (jeu de mots foireux)

Au final, Terror Hospital est un film avec de bonnes idées et quelques petits trucs amusants, mais il demeure décevant dans sa globalité. Si les effets gores sont bien fichus et que les décors sont plutôt bien choisis, le reste est assez affligeant. Scénario miteux et opportuniste, acteurs au rabais incarnant des personnages caricaturaux au possible et enfin, une toile de fond avec le passé de l’héroïne en total désaccord avec le métrage. Bref, il y a à boire et à manger dans ce film, mais pour moi, il ne me semble pas du tout convaincant. Dans le même genre, il vaut mieux voir Fragile de Balaguero ou encore Dark Floors de Lordi.

Note : 08/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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