mars 28, 2024

Slash – World on Fire

world_on_fire_cover_art_med_res

Avis :

Il arrive parfois que les frontmen de grands groupes laissent petit à petit leur place à leurs guitaristes fétiches. Bien souvent, après le chanteur, le guitariste est celui que l’on connait, comme Keith Richards pour les Rolling Stones, Kirk Hammet pour Metallica, ou encore Angus Young pour AC/DC. Slash fait partie de ces guitaristes de légende qui ont une empreinte, un style, pas seulement vestimentaire, mais aussi et surtout dans la technique. Ancien guitariste du groupe Guns N’Roses, Slash possède un son qui lui est propre et il s’est vu classé parmi les meilleurs guitaristes au monde. D’ailleurs, en 2009, le Times Magazine l’a mis en deuxième position, juste derrière Jimi Hendrix. Mais Slash possède tout de même un parcours assez atypique, puisqu’il quitte les Guns N’Roses en 1996, forme son propre groupe, Slash’s Snakepit jusqu’en 2001, puis il fonde le Velvet Revolver avec Duff McKagan. Il se lance par la suite dans une carrière solo en 2010 et il va trouver Myles Kennedy, alors chanteur du groupe Alter Bridge. L’entente est si bonne qu’il décide de faire un album en 2012, Apocalyptic Love et le succès sera bien au rendez-vous. Afin de ne pas perdre le mojo, c’est en 2014 que sort World on Fire, nouvelle collaboration entre le chanteur aux huit octaves et le guitariste au haut de forme. Il n’en fallait pas moins pour faire des étincelles et mettre le feu au monde.

Le skeud débute très fort avec World on Fire. Le titre est dynamique, nerveux, Myles Kennedy semble en grande forme et surtout Slash se fait plaisir sur ce titre relativement binaire, à la structure hyper simple. Seulement, tout cela forme une osmose géniale, qui donne à celui qui l‘écoute une pêche d’enfer et l’envie de headbanger sévèrement. Ce ne sera d’ailleurs pas le seul titre à être de cet acabit, c’est-à-dire simple, mais avec une générosité grosse comme le cul de Kim Kardashian. Too Far Gone en est un exemple typique, allant tout de même plus dans un riff métal, mais qui s’adoucit avec un refrain qui rentre rapidement en tête. Dirty Girl fait partie de cette catégorie tout allant chercher des sons plus américains, faisant presque référence au rock sudiste, tant le morceau sent la bière chaude et la stripteaseuse pour rednecks. Bien entendu, si ces titres restent assez condensés, ils n’en sont pas moins techniques, avec des solos différents à chaque fois, où l’on sent que Slash se réinvente et veut s’essayer à tous les styles du rock. La puissance vocale de Myles Kennedy n’y est pas pour rien, l’homme parvenant à monter comme à descendre avec une facilité déconcertante et très énervante. On notera tout de même certains titres un peu plu faiblards dans la même veine comme Maximum Overdrive, un poil trop rapide ou encore Stone Blind.

387

Bien entendu, connaissant le bonhomme ainsi que le chanteur, il était difficile de passer à côté de morceaux plus lourds et bien plus agressifs. Beneath the Savage Sun est le titre le plus réussi de l’album, mais c’est aussi le plus lourd. Doté de riffs sauvages comme le titre de la chanson, la construction du titre est splendide, allant vers un rythme rapide, pour fournir une rupture calme avec la voix sublime de Kennedy avant de partir vers un solo dantesque et magistral. On pourra aussi se réjouir de titre plus rock n’roll dans l’esprit, avec notamment l’excellent The Dissident, presque dansant ou encore 30 Years to Life, qui est un titre dynamique, classique et parfaitement produit. On pourra aussi apprécier la référence à la country avec Whitered Delilah et ses cloches en intro. Difficile aussi de ne pas se réjouir d’entendre des références venant d’autres pays. Par exemple Avalon fait immédiatement référence à l’Irlande avec un rythme incroyable et une sonorité qui rappelle les danses de ce vert pays. Enfin, on pourra aussi noter de sublimes ballades, comme Bent to Fly qui pourrait fort bien apparaître dans un épisode des Sons of Anarchy ou encore Battleground, l’un des morceaux les plus longs et plus légers.

Au final, World on Fire, le dernier né de la collaboration entre Myles Kennedy et Slash est une pure tuerie. Brassant tous les styles du rock, allant du plus léger au plus lourd, le duo fournit un album complet, riche, généreux (plus de 70 minutes et 17 pistes, ce qui est très rare de nos jours) et très technique. D’un autre côté, associer deux types avec autant de talent (il faut absolument écouter Alter Bridge, qui est vraiment un groupe majeur de la scène Hard/Métal), cela ne pouvait donner qu’un disque essentiel et vivifiant.

  1. World on Fire
  2. Shadow Life
  3. Maximum Overdrive
  4. Wicked Stone
  5. 30 Years to Life
  6. Bent to Fly
  7. Stone Blind
  8. Too Far Gone
  9. Beneath the Savage Sun
  10. Whitered Delilah
  11. Battleground
  12. Dirty Girl
  13. Iris of the Storm
  14. Avalon
  15. The Dissident
  16. Safari Inn
  17. The Unholy

Note : 19/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MZNH0sBmbRI[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.