mars 29, 2024

Horns

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De : Alexandre Aja

Avec Daniel Radcliffe, Juno Temple, Max Minghella, Joe Anderson

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Fantastique

Résumé :

Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…

Avis :

Parmi les petits frenchies qui ont percé à Hollywood, Alexandre Aja a tiré son épingle du jeu en seulement un seul film. Alors connu en France pour son sanglant et très bon Haute Tension (il avait déjà signé Furia avant, mais le film reste très mineur), le réalisateur file sur les collines de Los Angeles pour fournir le remake le plus efficace de ces dernières années, La Colline a des Yeux. Violent, trash, gore et avec un sens inné de la mise en scène, Alexandre Aja se hisse très haut dans le panthéon des réalisateurs de l’horreur. Avec Mirrors, il confirme son talent, proposant quelque chose de plus psychologique, mais de diablement efficace. Aidant son papa sur divers projets, il se fait plaisir avec le reboot de Piranhas, avec un fil complètement décomplexé et ultra jouissif tout en allant très loin dans le gore. Si Horns peut sembler mineur dans sa filmographie, surtout que dans ses projets il y a un certain Cobra (le manga pas Stallone), il n’en est rien, car il s’agit ni plus ni moins que l’adaptation du roman de Joe Hill, fils de Stephen King. Alors adapter le maître n’est pas une chose aisée, sauf si on s’appelle Frank Darabont, mais est-ce la même chose avec son fiston.

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Nous aussi, on aime Juno Temple !

Accusé visiblement à tort d’avoir tué sa petite amie, Ignatius devient persona non grata dans son bled. Epuisé par cette situation, il se saoule et se réveille le lendemain avec des cornes sur le front. Cette malédiction va lui permettre d’avoir un certain pouvoir, celui de faire dire aux gens ce qu’ils pensent vraiment. Il va alors mener son enquête pour savoir qui a tué sa bien-aimée et ainsi assouvir sa vengeance. A la lecture du pitch, on pourrait croire que l’on nage en plein thriller fantastique et on n’est pas loin de la vérité. Sauf que le film ne s’arrête pas à cela et réserve bien des surprises à sa vision. En effet, Horns s’impose comme un film inédit, une expérience jamais vue et surtout une histoire vraiment originale qui fait plaisir dans ce sillon de blockbusters ultra formatés.

Ce qui surprend le plus dans Horns, c’est la différence de ton entre différentes scènes. Essayant d’être le plus fidèle au roman possible, le réalisateur a gardé l’esprit comique de certaines situations. On aura droit à des moments totalement décalés qui peuvent sembler impromptus mais qui finalement fonctionnent et s’insèrent de façon efficace dans le film. Il y aura d’ailleurs de nombreux passages hilarants, notamment dans un bar ou dans une voiture de flics. Mais le plus surprenant reste les ruptures de ton qu’il y a dans le métrage. En effet, si par moments la comédie fait surface, on se retrouvera rapidement avec un moment dramatique ou touchant, en rupture totale avec le plan précédent. Ce qui pourrait être mal foutu s’avère être redoutable et le tout fonctionne vraiment bien, notamment grâce à une histoire touchante, angoissante et qui laisse un doute sur tous les personnages.

Dans son ensemble, et malgré un humour prégnant, le film est très cynique sur plusieurs points. Alexandre Aja met en image la vanité comme personne avec le personnage de Heather Graham, vraiment détestable ou encore l’égoïsme avec le personne du frère de Iggy. Dans ce film, on voit vraiment le pire de chaque être humain avec un humour relativement fin, appuyant ainsi sur ce qui fait mal et tout ce qui semble futile et superficiel. Afin d’étayer ses personnages, le réalisateur utilise un procédé bien connu de Stephen King en explorant la jeunesse de ses personnages. On aura des relents de Stand By Me ou encore de Ca et on ressent vraiment les références multiples. Alors bien évidemment, coupler les références de Aja avec celle du fils de Stephen King et on obtient quelque chose de franchement bien foutu. On s’attache rapidement à tous les personnages, grâce à un traitement simple mais profond.

L’ambiance est très intéressante aussi, puisqu’elle change en fonction des humeurs du personnage. Lorsque ce dernier est heureux, on aura droit à une atmosphère chaude, presque féérique, avec des musiques douces. Par contre, après le décès de sa petite amie, il devient triste et aigri et l’ambiance change de tout au tout. On aura droit à de la pluie, de la grisaille une atmosphère lourde et angoissante. Alexandre Aja montre encore une fois sa maîtrise derrière la caméra, proposant des plans intéressants et des moments oniriques, notamment avec l’intro qui change vraiment nos perceptions. Le tout est habité par des acteurs très impliqués dans leurs rôles. Daniel Radcliffe est impressionnant dans ce rôle. Il tient vraiment son meilleur rôle et joue à la perfection malgré un doublage français douteux. A ses côtés, Juno Temple est lunaire, comme à son habitude, et révèle toute sa beauté dans ce film. Max Minghella est bluffant dans son rôle, tout comme Joe Anderson en frère drogué et égoïste. Les seconds couteaux sont tout aussi bons, comme David Morse, Heather Graham, James Remar ou encore Kathleen Quinlan. Cet aspect revival avec tous ces acteurs se ressent aussi dans les effets spéciaux, old school, allant d’un maquillage bluffant à des effets gores fendards et surprenants.

S’il fallait trouver des défauts au film, le premier serait surement la présence de quelques longueurs, notamment sur la fin, où l’on sent que ça tire un peu, mais rien de bien méchant. Par la suite, on pourra certainement regretter l’absence de moments plus iconiques, comme par exemple lorsqu’il sort du bar avec la fumée derrière lui, faisant écho à un passage dans le film Phantasm de Don Coscarelli. Néanmoins, le film arrive vraiment à tout allier et à rendre des passages vraiment forts (la lecture de la lettre est vraiment l’un des moments les plus forts du film) tout en gardant une certaine tension et des rebondissements inattendus.

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C’est marrant, vous avez une bite en bois sur le front.

Au final, Horns est une vraie réussite. Alexandre Aja s’essaye à d’autres genres tout en gardant une prédilection pour le fantastique et il persiste et signe un autre excellent film. Alliant à la perfection tous les tons propres à des films presque opposés, Horns pourrait s’apparenter à un melting pot idéal oscillant entre thriller, fantastique, romance et comédie. Un film touchant, drôle et parfois gore et effrayant et quand on ressent tout ça en regardant un film, c’est que le pari est gagné.

Note : 17/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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