mars 29, 2024

Calmos

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De : Bertrand Blier

Avec Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Brigitte Fossey, Bernard Blier

Année : 1976

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Excédés par les femmes, deux compères quittent tout pour aller vivre dans un village où ils se livrent au plaisir de la bonne chair. Bientôt, des milliers d’hommes suivent leur exemple. Mais les femmes n’ont pas dit leur dernier mot.

Avis :

Dans la belle et grande famille du cinéma français, Bertrand Blier, c’est un peu un réalisateur ovni. Le cinéma de Bertrand Blier est à part et chaque film que j’ai vu de lui fut une sacrée expérience, mais rarement j’ai atteint le niveau de « Calmos« . Dans une époque où le féminisme était en plein boom, Bertrand Blier se permet alors un gros fuck et nous livre une œuvre misogyne au possible, et du coup forcément jubilatoire. « Calmos« , c’est un film complètement délirant et décalé, ce film ne laissera personne indifférent qu’on aime ou qu’on déteste. Armé de mon huitième degré, j’ai trouvé le film aussi drôle qu’un peu long au milieu.

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Un matin comme un autre, deux hommes se rencontrent. Tous deux sont plus qu’excédés par les femmes. Sans l’avoir planifié, ils décident de tout quitter et partent vivre à la campagne. Un monde sans femme et sans problème. Ils reprennent plaisir à la vie, mais sans le vouloir, ils viennent de déclencher un mouvement révolutionnaire et sont bientôt rejoints par des milliers d’hommes qui se retrouvent entre eux et en ont marre des femmes. Mais voilà que les femmes n’ont pas dit leur dernier mot et elles vont monter une armée pour reprendre leurs hommes. La guerre des sexes va faire alors rage en France et dans le monde…

La première chose à laquelle j’ai pensé à la fin de ce film, c’est que bizarrement un tel film ne pourrait pas voir le jour aujourd’hui. J’en ai vu des films trips, des films bizarres, des films décalés, mais rarement j’ai atteint ce point de délire visuel.

Bertrand Blier, c’est le réalisateur de « merci la vie« , « Les valseuses » ou encore plus récemment « Le bruit des glaçons« , autant dire que le réalisateur s’est dressé une des filmographies les plus atypiques et caractérielles du cinéma. Sur les conseils d’un ami, je me suis lancé dans ce film et j’avoue qu’il m’a autant éclaté et surpris que déstabilisé et un peu ennuyé vers le milieu du film.

Le scénario est complément fou, Bertrand Blier s’est complémentent lâché sur ce film et nous a réservé une fable loufoque aussi dure qu’elle est drôle et tendre en fin de compte.

Le réalisateur ne fait pas dans la dentelle et plus on avance dans son film et plus l’histoire part totalement en vrille.

« Calmos« , c’est du très grand n’importe quoi, c’est le non-sens qui tutoie l’hystérie, c’est l’improbabilité de l’histoire qui est pourtant captivante dans sa singularité. Ce film m’a beaucoup fait penser au travail de Quentin Dupieux et je ne serais pas surpris que Dupieux s’inspire du travail de Blier. Plusieurs scènes m’ont éclaté avec leurs dialogues incroyables. Beaucoup de répliques géniales, la scène des curés qui engueule un gamin restera, je pense, ma préférée du film tant c’est absurde, drôle et improbable. J’en avais les larmes aux yeux. Ce qui est terrible en plus dans « Calmos « , c’est qu’on est prêt à suivre le réalisateur n’importe où. Parce que hormis les petites longueurs où je me suis ennuyé sur le milieu du film, ce moment où j’ai trouvé qu’il tournait un peu en rond et que Blier cherchait où nous emmener, le reste est génial, et même s’il on n’est pas sûr d’avoir tout saisi, c’est tellement bien fait, bien tourné qu’à la rigueur, ce n’est pas grave et l’on suit le film avec plaisir. Bien sûr il ne faut rien prendre au sérieux, d’ailleurs, je ne vois pas comment on pourrait le prendre au sérieux. Ici tout doit être pris avec beaucoup de recul, de décalé et il faut s’armer de son huitième degré, car si on prend tout à la lettre, alors risque de passer un mauvais moment par tant d’irrévérence, de misogynie, et de non-sens.

Le film est tenu par deux grands noms du cinéma français, deux acteurs excellents dans ces rôles et qui s’éclatent, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort. Les deux font la paire et sont hilarants. Si Rochefort est très bon, c’est Jean-Pierre Marielle qui m’a fait mourir de rire. L’acteur est dément dans le rôle de ce marié blasé par les femmes qui ne demande rien d’autre que de la tranquillité. Mais il n’y a pas qu’eux et on pourra croiser d’autres grands noms, comme Liliane Rovère dans le rôle d’une capitaine de l’armée féminine, Bernard Blier hilarant dans le rôle d’un prêtre, Gérard Jugnot dans le rôle d’un homme perdu, Brigitte Fossey dans la peau d’une femme en manque de son mari, Sylvie Joly qui m’a beaucoup fait rire dans un rôle improbable, comme Dominique Lavanant ou Françoise Bertin.

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Je n’ai pas encore vu toute la filmographie de Bertrand Blier, mais j’aime penser que dans l’excès, dans le politiquement incorrect, dans le décomplexé au possible, dans la misogynie ouvertement affichée, le réalisateur n’a pas été plus loin et restera comme l’un de ces films les plus décalés et provocants.

Bref « Calmos « , c’est un film pas si connu que ça et qui vaut le coup pourtant, mais attention si vous céder à la tentation n’oubliez pas votre deuxième, non troisième enfin quatre, cinq, sixième degré même.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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